Femmes de Boghé, du Yaourt pour le quotidien
Non, le lait caillé n’a pas disparu ! Dans les localités d’Ari Hara, Boyguel Tilly et Beeli Ourdi Bababé près de Boghé, le yaourt vient de faire une entrée remarquée parmi les femmes. Du 23 novembre au 2 décembre 2018, le projet PELIMIR de la GIZ en partenariat avec l’APLV a formé une centaine de femmes à la fabrication de yaourt dans une optique d’autonomisation et de création rapide d’emplois. Afin de les encourager dans leur nouvelle activité, Monsieur Adama Moussa Bâ, maire de Boghé, Monsieur Sidi Maouloud, président de l’Association des Producteurs de Lait et de Viande et Dr Ulrich Hoesle, coordonnateur du projet ont tous fait le déplacement, ce mardi 18, pour remettre personnellement les attestations aux participantes.
FORMATION DE FEMMES DANS LA RÉGION DE BOGHE
DU YAOURT POUR AMÉLIORER LE QUOTIDIEN
En vue de contribuer concrètement à la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’emploi (SNE) le projet Promotion de l’Emploi et de l’Insertion Professionnelle en Milieu Rural (PELIMIR) de la GIZ en collaboration avec l’APLV s’est engagé à renforcer les capacités techniques et entrepreneuriales des femmes éleveurs – productrices de lait de la région de Boghé et alentours.
C’est dans ce cadre que la GIZ a mis en place cette formation pour répondre aux fluctuations saisonnières qui se traduisent en période hivernale par un afflux de lait. Ainsi, pendant 3 jours et dans chaque village des groupes de 30 à 35 femmes, majoritairement des jeunes filles, ont reçu une formation intensive sur les techniques de collecte, de conservation et de transformation du lait en yaourt. Cette formation a été précédée par la distribution, aux trois mini-laiteries sélectionnées, de panneaux solaires, de congélateurs et de matériels pour que les participantes puissent commencer leur activité dans de bonnes conditions et que les principes d’hygiène, de transformation et de conservation soient respectés.
Cette formation s’inscrit aussi parfaitement dans le programme de l’APLV qui depuis sa création, en septembre 2006, s’est fixé comme mission de contribuer à l’amélioration des conditions de vie et de travail des éleveurs. Ainsi en partenariat avec GIZ, l’APLV a utilisé son réseau pour sélectionner les participantes puis les a accompagnées pendant la formation. Enfin, elle s’est aussi engagée à suivre au niveau des trois unités de production la mise en application des règles apprises et l’évolution des participantes.
Ces dernières, productrices de lait pour la plupart, n’ignorent pas le surplus financier que la vente de yaourt devrait leur rapporter. D’ailleurs, chaque mini-laiterie est parfaitement organisée avec un bureau et à sa tête une présidente puis une secrétaire générale et une trésorière. Si elles sont très discrètes quant à leurs revenus complémentaires, elles admettent toutefois que ces ventes améliorent leur quotidien et dès à présent, elles s’appliquent, pour maintenir leurs gains, à trouver du lait, en basse saison, quand les troupeaux sont en transhumance.
En bonnes gestionnaires, elles ont décidé de déposer une partie de leurs bénéfices à la banque pour créer un fonds de roulement qu’elles pourront utiliser pour agrandir leur mini-laiterie, continuer à s’équiper, assurer leur autonomie pour, à terme, une meilleure prise en charge de la scolarité de leurs enfants.
Après la remise des attestations, le coordonnateur du projet PELIMIR a lancé un concours entre les trois mini-laiteries. Motivées par leur formation et leur attestation, elles sont toutes prêtes à relever le défi. Un vent de compétition souffle actuellement sur les femmes de ces localités.
Bocar Sow