Eloquence, Droits de l'Enfant à l'hémicycle
Les doits de l’enfant à l’Assemblée nationale mauritanienne
Pour la finale, de la première édition du Concours d’Eloquence en Mauritanie, les droits de l’enfant trouvent leur niche. Avec talent
Coup de tonnerre dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, où pour la première fois, ce samedi 8 décembre 2018, l’auditoire a eu droit à d’autres prestations que celles habituelles des élus du peuple. Ce jour historique est porté par des représentants d’une trempe autre, parce que jeunes et d’une éloquence inégalée. Retenez bien leurs noms : Haby Mamadou Ndiaye (26 ans), El Moustapha Dedda (26 ans), Yahya MBodj (23 ans), Aziza Lefghih (25 ans), Moïse Meto (22 ans), Fatimetou Hamady (25 ans) et Abderrahmane Sanhory (23 ans). Sans tabous, ils ont parlé viol, excision, éducation, pauvreté, injustice et iniquité. Et comme le dit une participante admirative : ils ont su tutoyer les âmes par des mots justes. Les noms de ces sept finalistes resteront longtemps dans la conscience collective. Tellement, à travers ce 1er Concours d’Eloquence lancé par l’UNICEF, en collaboration avec l’Association Traversées Mauritanides, ils ont démontré l’existence d’une jeunesse consciente des défis de son temps et de ses environnements socioculturels et éducatifs. Eux qui sont de parcours si différents, allant des sciences (biologie moléculaire et physiologie pour l’une), aux finances, comptabilité, commerce et communication, nourrissent des passions similaires pour l’écriture et l’expression à travers des implications dans les vies associatives sur le vivre-ensemble et surtout la protection des doits humains. Chacun des candidats, retenu parmi les 200 candidatures reçues, a séduit le public. Même si au final, trois lauréats sont sortis du lot, le groupe dans son ensemble n’a pas démérité. D’où la difficulté rencontrée par le jury (l’ancienne ministre Hindou Mint Aïnina, les journalistes Moussa HBib et Abdoulaye Ciré Bâ, Imam Cheikh ancien Secrétaire Général du Ministère de l’Education et Wane Birane urbaniste, professeur à l’Université de Nouakchott et Conseiller au Ministère de l’Habitat) qui a mis du temps à faire son choix. Puis, au bout du suspens, un tonnerre d’applaudissements à Yaya MBodj, Abderrahmane Sanhory et Aziza Lefgih. Et une mention spéciale pour Haby Mamadou Ndiaye pour son récit poignant sur Fatima fillette de 14 ans, violée, mutilée, mariée à un âge précoce, contaminée au VIH/Sida et qui mourra en donnant vie à un mort-né, après avoir subi rejet et abandon par son entourage. Les candidats non récompensés par la hiérarchie des lots ; Fatimettou Mint Hamady, El Moustapha Dedda, Haby Mamadou Ndiaye et Moïse Méto, ont eu droit à des prix spéciaux de députés de l’Assemblée Nationale. La manifestation connu aussi des messages forts des poètes Marième Derwich et Mohamed Idoumou, ayant participé au coaching, et de la jeune ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF, l’artiste Khoudja.
C’est dans cette ambiance euphorique, avec des candidats héros du jour auxquels ont demandé des selfies, que des députés souhaitent revoir à l’hémicycle, que les rideaux sont tombés sur cette première édition du Concours d’éloquence. Ce qui est sûr, c’est que les députés, plus que le public, sont dorénavant imbus de la souffrance de milliers d’enfants à travers le monde mais aussi en Mauritanie. C’est là une belle prouesse réussie par le service Communication de l’UNICEF en Mauritanie et Traversées Mauritanides. SEM. Hervé Péries, Représentant de l’Unicef aura ces mots : « Nous sommes heureux que nos combats trouvent leurs échos dans cet emblématique espace qu’est l’Assemblée Nationale. Nous disons merci au Président de celle-ci, aux députés venus écouter les plaidoiries éloquentes des jeunes pour des causes qui nous concernent tous ». La cérémonie d’ouverture de cette inédite manifestation a été marquée par un discours de Cheikhany Ould Beibe, Vice-président de l’Assemblée Nationale. Par Cheikh Aïdara