Lovely Merone, Droit de cuissage
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Lovely Merone, Droit de cuissage

 Paris

Née à Port-au-Prince (Haïti), Lovely Merone est journaliste et écrivaine.   Après des études littéraires à la Sorbonne, elle préside "Le cercle des     poètes de la Sorbonne" dont une Anthologie est en cours de réalisation. "Chroniques d'un oiseau blessé. Le journal de Leslie", son dernier roman,  a été publié en 2017 aux Ed Les Impliqués.

Un thème qui ne dit rien sans doute, à certains. Pourtant, le droit de cuissage reste très répandu, comme technique de négociation. Avec une variable, bien entendu, selon les pays. Si vous êtes une femme, vous l'avez sûrement vécu ou subi sous forme de proposition ou de pression.

C'est ce « droit » qu'exercent certains hommes lorsqu'ils occupent une position supérieure à une femme. Le jeu n'est pas nouveau, car on le retrouve depuis l'antiquité, par exemple chez Herodote, historien grec dans "Histoires", et même sous l'ancien régime. Dans "le mariage de Figaro", Beaumarchais y fit référence pour dénoncer les mœurs de certains Seigneurs à vouloir déflorer les jeunes filles avant de les autoriser à se marier, ce qu'on critiquait déjà à cette époque.

De nos jours, on retrouve cette pratique chez certains hommes, influents de la société. Par leur statut, ils cherchent toujours à réduire la femme à un strict objectif sexuel, à son physique. Et très souvent, lorsque ce genre d’hommes réclame un service, on plie sans rechigner. Quand on veut accéder au poste. Ainsi, là où l’homme est admis en fonction de ses compétences professionnelles, une femme est elle réduite strictement à sa beauté, à ce que pourraient être ses prouesses au lit, comme si ses capacités professionnelles se résumaient à sa sexualité.

Dans les pays en voie de développement, c'est si fréquent que certaines femmes sont obligées de l'accepter contre leur gré, pour être sûres d'avoir une promotion ou pour gravir des échelons en toute discrétion. Ce qu'on appelle souvent promotion-canapé, est aussi un secret de polichinelle.

L'affaire Harvey Weistein s'est ébruitée et a scandalisé la planète, mais ce sont des pratiques ancestrales que subissent les femmes en toute illégalité. Aujourd'hui, tout le monde pointe du doigt ce producteur américain, alors qu'autour de nous, dans des services qui attirent peu d’attentions, ces pratiques sévissent encore en coulisse en toute impunité. Autrement dit là où règne l'omerta.

Les femmes ne sont-elles pas autant diplômées que les hommes, ne sont-elles pas aussi compétentes que les hommes ? Alors, pourquoi devraient-elles négocier leurs dignités sous la couette en vue d'accéder à quoique ce soit, comme de vulgaires marchandises sur une étale. On est au 21ème siècle, il est grand temps que cela cesse ! Car ces regards misogynes portent atteinte à la femme. Les mentalités doivent évoluer. Puisque, au risque de paraître légère, je dis que la femme vaut bien mieux que cela. Heureuse que certains hommes, déjà, intègrent la donne !