Idoumou, Igdi, Les voies du temps
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Idoumou, Igdi, Les voies du temps

Livre/ Roman

Igdi, Les voies du temps, un livre qui vient à son moment

Professeur de littérature francophone à l’Université de Nouakchott, critique et journaliste, Idoumou Ould Mohamed Lemine vient de publier son premier roman : Igdi, Les voies du temps aux éditions Langlois Cécile. Un récit entre fiction et réalisme que Moussa Cissé, diplomate et homme de culture malien, a lu.

Igdi, Les voies du temps est un « Livre à plusieurs valeurs : moralisatrice (par les prêches), édifiante (sur l’extrémisme de l’être humain)», dit-il. Le tout construit dans un niveau de langage très soutenu. Ce qui « invite d’emblée le lecteur sur un terrain pas forcément familier. Il rappelle plus les classiques africains (Frantz Fanon, Yambo Ouologuem, Assia Djebbar, Driss Chraïbi…), que l’actuel gotha littéraire africain. Cela ne signifie pas un niveau au rabais, au contraire.» Idoumou « parvient, avec un vocabulaire peu ordinaire, à décrire des faits banals », nous faisant « admettre ainsi la gravité des faits de la trame.»

En effet, « le sujet est grave, car il s’agit d’un crime d’honneur » que l’auteur ne nomme pas, « mais réussit la prouesse de l’évoquer sans tomber dans le fait religieux. Il montre à travers la révolte des jeunes contre le nom désuet du village et la tentative non élucidée de coup d’Etat qu’il reste attaché à sa Mauritanie natale (Tin Bahra, BirLekhcheb) , cadre du récit, car ces sujets sont d’actualité en Mauritanie.»

Et Moussa Cissé de poursuivre : « Le récit est attachant : l’amour débordant des parents (Da Ahmane et Hella) à Igdi ; l’attachement de Ag Bahim à Tin Bahra, la ténacité de Leïla dans son projet d’amour avec Da Ahmane, etc. »

L’homme de culture malien fait aussi un clin d’œil au caractère drôle du texte en notant le passage relatif à la peur des parents à Igdi qui, par crainte d’une contagion, « vont jusqu’à demander au maître d’école de déplacer des camarades de classe malades d’Igdi » et celui relatif à ce roi, et son supposé « ennemi et ami d’oiseau ». Ces passages « mettent du baume au cœur du lecteur essoufflé par la vengeance programmée de Da Ahmane. »

« Toutes les tournures qui surviennent vers la fin du récit donnent à l’auteur la maîtrise de son récit ». Il surprend son « lecteur qui ne s’attend pas à une fin aussi surprenante et cruelle pour la femme et la fille de Da Ahmane.» Moussa Cissé confesse : « J’ai lu un texte qui m’a coupé le souffle par moment, qui m’a plu sérieusement mais qui m’a intéressé de bout à bout.»

 

Igdi, Les voies du temps, par Idoumou. Editions Langlois Cécile, 2015