TM 15, Immersion au LYCEE FRANCAIS
Le lycée au cœur des Traversées Mauritanides. L’évènement littéraire, du rendez-vous du donner et du recevoir, a de nouveau enchanté.
La littérature, le pacte de nos élèves
Cette année encore l’Association Traversées Mauritanides a été au cœur de notre vie scolaire, du 2 au 10 décembre 2024 à Nouakchott, avec des écrivains de renom de la Mauritanie et d’ailleurs.
Notre établissement, le Lycée Théodore Monod, a bénéficié de visites des écrivains Boubacar Boris Diop, Ananda Devi, Inès Senghor et Marième Mint Derwich. Pour de beaux moments d’échanges.
Avec Boubacar Boris Diop, Prix Neustadt 2022 considéré comme le Nobel américain, les élèves ont discuté de son parcours d’intellectuel et journaliste engagé. Ils prendront appui sur ses livres Le Temps de Tamango (1981) sur le racisme à travers la révolte d’un esclave, Les Tambours de la mémoire (1987), Les Traces de la meute (1990) et Thiaroye, terre rouge (1990, théâtre). Cela quelques jours après que les autorités françaises et sénégalaises aient reconnu la fusillade d’anciens tailleurs de retour de la seconde guerre mondiale et réclamant leurs soldes. Les jeunes interrogent, également, le Grand Prix du Sénégal pour les lettres sur roman Murambi, le livre des ossements, sur le génocide rwandais de 1994. Il explique l’apport de l’écriture à la construction de la paix et comment les générations peuvent appréhender l’Histoire, souvent douloureuse et dramatique, pour en tirer des leçons.
Ananda Devi d’Ile Maurice, elle aussi Prix Neustadt 2024, dira son plaisir d’être venue de lointaines îles partager sa passion avec des jeunes dont l’espace rappelle ses vécus. Elle qui a publié son premier roman, Solstices à 19 ans, a baigné au milieu de divers milieux culturels et linguistiques. Ethnologue et traductrice, elle en a fait son écriture traversée d’identités insulaires. Des souffles qu’elle campe dans ses écrits, de Moi, l’interdite à La nuit s’ajoute à la nuit (Stock, 2024) qui a pour décor le dramatique pénitencier de Montluc à Lyon. Elle se confie sans réserve sur ses narrations de Les Jours vivants, Le Sari vert, Danser sur tes braises (poésie) ou encore Le Rire des déesses et Ève de ses décombres.
Inès Senghor et Mariem Mint Derwich seront dans les mêmes configurations. Métisses toutes les deux, Franco-Serbo-Sénégalaise et Franco-Mauritanienne, il s’agissait là pour elles de dire la place que peut jouer l’appartenance à des doubles cultures. De la Serbie au Sénégal et avec ce plongeon aujourd’hui en Mauritanie, à la faveur de rencontres littéraires, toute une culture de croisements d’identités fonde la tenue d’aspirations communes : la paix peut sortir de l’écriture et des lectures. De quoi donner corps au Mille et un Je de Marième Derwich et une saveur pied de nez à Le miel du crabe d’Inès Senghor. Autrement dit déconstruire les préjugés, et offrir à nos enfants un monde de paix, pour leur bien-être.
Les auteurs ont exhorté au dialogue et à l’ouverture. Du CDI, à la Salle polyvalente, avec la complicité de la direction du LFTM et de l’Association des parents d’élèves (APELF). L’éducation pour tous !
Bios Diallo
Source : Magazine de l'APELF - Association des parents d'élèves du Lycée français