MCA, Programme National de Développement Culturel
La Ministre de la Culture et de l'Artisanat, Mme Hindou Mint Aïnnina a présenté au cours du dernier conseil des ministres, du jeudi 14 mai 2015, une communication portant sur un Programme National de Développement Culturel (PNDC). Il s’agit d’une mesure novatrice. En ce sens que ce programme vise à préserver les différentes composantes de l'identité culturelle du pays, et à promouvoir une approche centrée sur l'insertion des activités culturelles dans le modèle économique national et régional à travers une production qui génère des emplois et des ressources utiles au développement.
Présentée à la veille du 21 mai, Journée internationale pour la Diversité culturelle, cette communication vient en appoint aux différentes actions qui s’insèrent dans le programme du Ministère de la Culture et de l’Artisanat et qui seront désormais renforcées par la ratification par notre pays de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Cette ratification qui était tacitement dans nos différentes politiques culturelles vient aussi répondre à une récurrente revendication de nos opérateurs culturels qui peinaient à trouver des soutiens, nationaux et internationaux, à leurs demandes de subventions. Ce problème est ainsi réglé et le Département de la Culture poursuit sa mission suivant les orientations du président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz très attaché à la préservation de l’identité nationale.
On le sait, dans toute politique culturelle, le rôle de l’Etat est de définir, de formuler et de mettre en exergue la signification de celle-ci et son rôle dans la construction des fondements de la Nation. Ainsi, pour lancer un programme de développement culturel, l’Etat se doit de s’assurer qu’il respecte l’unité de la Nation et participe à la préservation de sa souveraineté. Ce qui implique la mise en valeur, la préservation et la sauvegarde du patrimoine contenu dans des coutumes et savoirs de tous ordres que l’on observe à travers des pratiques quotidiennes, individuelles et collectives.
Il s’agit d’héritages millénaires cristallisés dans nos us et coutumes, enfouis dans les replis de nos sites archéologiques et historiques et qui se retrouvent être exprimés dans nos arts, nos folklores, nos musiques, nos proverbes, nos poésies et nos techniques traditionnelles porteuses de connaissances raffinées et inestimables.
La richesse et la diversité, manifestées à travers les différentes composantes de notre culture, nous dictent à la promotion du développement et la préservation de nos patrimoines face à la mondialisation des industries culturelles. C’est là une exigence à laquelle nous devons restés attentifs car, faute d’un effort national conséquent, nous courrons le risque d’ébranler les fondements qui constituent le socle de notre Nation. Or, la culture est le plus grand symbole de toute souveraineté nationale. Son renouvellement constant permet de préserver l’âme plurielle de ses peuples et de maintenir celle-ci dans une perpétuelle dynamique.
Il n’y a nul besoin de rappeler que notre pays a connu une accumulation de cultures, fruits d’anciennes civilisations, qui constituent dans leurs ensembles notre héritage culturel, et marquent notre spécificité. Cet héritage constitue la souveraineté de notre fierté, parce qu’il définit notre identité, et sa mise en valeur permettra de créer une industrie culturelle capable de contribuer au développement économique du pays.
En cela la communication du jeudi 14 mai rentre dans le cadre de l’action gouvernementale qui doit assurer les conditions politiques, administratives et techniques à même de permettre le lancement d’une véritable stratégie pour la conservation de notre patrimoine et la réalisation d’actions culturelles d’envergures. Celles-ci pourraient apparaître, entre autres, sous les formes suivantes :
- L’élaboration d’une politique culturelle, pour la conservation de nos identités, et lui donner les instruments nécessaires à sa promotion
- L’instauration et la consolidation de cadres juridiques qui régulent les différentes actions culturelles
- La réhabilitation des institutions gouvernementales en charge de la culture et les renforcer
- La mise en place de programmes capables de créer une nouvelle dynamique dans le travail culturel
- La reconsidération des relations entre les acteurs culturels indépendants et les organes institutionnels en charge de la Culture.
Le Programme National de Développement Culturel (PNDC), qui va s’étaler sur les cinq prochaines années, se fixe pour objectif l’exécution d’une politique culturelle ambitieuse. Ainsi, pour la première fois dans notre pays, seront initiées des activités de hauts niveaux auxquelles prendront part les acteurs culturels mais aussi les différentes composantes de notre société civile, sous la supervision et en collaboration avec plusieurs secteurs administratifs de l’Etat.
Le PNDC sera financé sur budget de l’Etat, avec l’appui de nos partenaires au développement.
Ministère de la Culture et de l’Artisanat