AGD, paroles et école des parents
Connecter S'inscrire

AGD, paroles et école des parents

Education

 

L’Association des Gestionnaires pour le Développement (AGD) agit en direction de la jeunesse. Outre ses actions à l’intérieur du pays, elle investit régulièrement la ville de Sebkha. Elle fait de ce quartier populaire de la capitale, une « école ».

Ecole, est la préoccupation de la nouvelle saison qu’AGD lance avec l’UNICEF pour son projet RECAAJ : Renforcement  de  l’employabilité et des  Compétences d’apprentissage  pour l’Autonomisation  de jeunes. L’ambition est de toucher, à travers diverses activités, des jeunes âgés entre 15 à 24 ans. AGD a intitulé ses rencontres « L’Ecole des parents ». Et pour cause. On ne le dira jamais assez : pour réussir une bonne éducation, parents, élèves et enseignants doivent se parler. Puisque seule l'écoute mutuelle assainie les comportements.

Pour la première sortie, qui a eu lieu le mardi 22 octobre à la Maison des jeunes de Sebkha, les échanges ont été menés avec l’Imam Abdoulaye Sarr, le professeur et directeur d'école Cheikh Konaté et le journaliste Cheikh Aïdara. Un public homogène a répondu à l’appel et les discussions menées avec justesse par les intervenants ayant de grandes expériences dans l’éducatif. « Aujourd’hui toute éducation doit prendre en compte les nouveaux outils de la communications, dit l’Imam Abdoulaye Sarr. Si vous êtes parent et que vos enfants utilisent Facebook, Watsapp ou Tweeter, il faudra vous aussi vous y mettre. Il ne s’agit pas de les espionner ou de fouiller dans leurs comptes, mais simplement d’être informé sur les mécanismes de ces canaux. Ainsi, quand vous repérez des échanges peu catholiques, comme on dit et ici pourquoi pas peu islamiques, poursuit-il avec humour, vous pourrez envoyer un message texto ou « messenger » à votre fils ou fille pour attirer son attention sur la dangerosité d’untel site ou de la conversation à revoir. Et au besoin, sans afficher un ton autoritaire, discuter. Il ne suffit pas de dire ne fais pas sans explication, car fuir la discussion c’est faire preuve du mauvais gendarme. Chose à éviter ». « En effet, il ne faut jamais déconseiller sans argument, renchérit Fatimata. Même aujourd’hui que mes filles sont grandes, et peut-être même mieux instruites que moi, je maintiens un dialogue ouvert avec elles. Et souvent, elles me recalent. Je reconnais, après analyse si leurs propos sont plus convaincants que les miens. Et ça aussi il faudra en avoir la culture, car il n’est pas vrai qu’on ait toujours raison, tout parent qu’on est. »

Les jeunesses, dans la salle, sont loin d’être muets. Cet échange est une tribune rare. « User des nouvelles technologies ne veut pas dire s’extraire de la société ou d’être en porte à faux, soutient Aminetou. Nous y allons pour nous cultiver, en suivant notre époque. Il faut accepter l’évolution, la modernité. » On se jette des regards et applaudit. « Oui, c’est bien cela, poursuit Houleye. Mais aux parents de marquer plus de vigilance, et ne pas se fier d’un appel téléphonique disant tu es à l’école, ah bien. Votre centre de formation ferme à quelle heure ? ». « Vous avez raison, reprend Cheikh Konaté en bon éducateur. Il faudra aller au-delà de ça. Prendre souvent de son temps, pour se rendre sur le site, à l’école, au lieu de formation et même interroger le personnel encadrant sur la présence ou non de votre fille ou fils. » « Il n’y a pas meilleure surveillance que celle du terrain, renforce Cheikh Aïdara. Et la confiance, qui n’exclue pas la vigilance,  s’instaure quand l’enfant comprend que le parent ne l’épie pas, mais cherche l’assurance de sa bonne éducation. Pour un retour positif d’investissement ». Au prochain rendez-vous, les échanges seront encore vifs.         

 Bocar Sow